Thésards lauréats 2019

Le 17 décembre 2019, la Fondation pour une Agriculture Durable en Aquitaine a récompensé des doctorants et docteurs universitaires ainsi que des agriculteurs qui, par leurs initiatives et leurs pratiques innovantes, concourent au développement d’une agriculture durable.

Cap sur l’agriculture durable :

Cliquez ici pour découvrir  les présentations des quatre lauréats rédigées par les experts de la Fondation : Sandra CHARETIERS, PAULINE AIR FARM (Rédacteur Jacques Ravail), Stève BARREAUD (Rédacteur Jacques Ripoche), Franck BELLOCQ (Rédacteur Louis Julien Sourd) et Hervé DAMESTOY (Rédacteur: Y. de Garsignies).

« Promouvoir des thèses pour améliorer la durabilité de l’agriculture en Nouvelle-Aquitaine »

Découvrez ci-dessous les résumés des thèses et la présentation des docteurs universitaires soutenus par la Fondation :

  • Thomas PERROT
  • Yann RAINEAU
  • Pietro BARBIERI
  • Lucile MUNERET

Thomas Perrot a rédigé la thèse suivante :

Contribution des pollinisateurs dans la production de colza et de tournesol en zone atelier « Plaine et Val de Sèvre »

 

Thèse de doctorat en Biologie des populations et écologie

Sous la direction de Sabrina Gaba et de Vincent Bretagnolle.

 

Soutenue le 15-06-2018

à Bourgogne Franche-Comté , dans le cadre de École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-….) , en partenariat avec Agroécologie (Dijon) (laboratoire) .Le président du jury était Emmanuelle Porcher.

Le jury était composé de Mathilde Baude, Philippe Jeanneret.

Les rapporteurs étaient Emmanuelle Porcher, Yann Clough.

 

 

Résumé

L’objectif général de ma thèse a été de quantifier la contribution des pollinisateurs directement dans les parcelles agricoles dans deux cultures fréquemment retrouvées en Europe, le colza et le tournesol. Nous montrons que les pollinisateurs augmentent les rendements de colza de plus de 35% et ceux du tournesol de 40%, à l’échelle de la parcelle. A l’échelle de la plante, que ce soit pour le colza ou le tournesol, les pollinisateurs augmentent le succès de pollinisation et donc le nombre de graines par plante. Les pollinisateurs améliorent aussi la qualité des graines en augmentant le pourcentage d’acides gras insaturés tout en réduisant les acides gras trans- et saturés Nous estimons que ce bénéfice sur le rendement se traduit par une augmentation de 250€/ha de la marge brute des agriculteurs mais que ce bénéfice est diminué par l’utilisation d’insecticides qui, potentiellement, réduisent l’efficacité pollinisatrice des pollinisateurs. Par conséquent, les pollinisateurs doivent être préservés dans les milieux agricoles pour assurer une production agricole durable du colza et du tournesol.

La pollinisation entomophile est essentielle pour la production de 70% des cultures à travers le monde. Cependant la contribution des pollinisateurs dans la production agricole reste peu renseignée ainsi que les insectes qui sont impliqués. De plus, lorsque la contribution des pollinisateurs est quantifiée, le bénéfice est calculé à des échelles biologiques ou dans des conditions simplifiées qui peuvent être non représentatifs des bénéfices à l’échelle de la parcelle. Par ailleurs, les possibles interactions entre les pollinisateurs et les pratiques agricoles ne sont généralement pas pris en compte. L’objectif général de cette thèse était donc de quantifier la contribution des pollinisateurs directement dans les parcelles agricoles dans deux cultures fréquemment retrouvées en Europe, le colza et le tournesol. Ces estimations sont réalisées à l’échelle de la parcelle ainsi qu’à l’échelle de la plante pour comprendre les mécanismes qui permettent l’augmentation de la production agricole. Ces études nous ont permis aussi d’identifier les principaux pollinisateurs de ces deux cultures. Dans un premier temps, nous avons quantifié le bénéfice des pollinisateurs dans les rendements de tournesol et de colza. Nous montrons que le colza et le tournesol partagent une même guilde de pollinisateurs, les abeilles domestiques. Les abeilles sauvages sont aussi d’importants pollinisateurs pour le colza. Les pollinisateurs augmentent les rendements de colza de plus de 35% et ceux du tournesol de 40%, à l’échelle de la parcelle. A l’échelle de la plante, que ce soit pour le colza et le tournesol, les pollinisateurs augmentent le succès de pollinisation et donc le nombre de graines par plante. Dans un deuxième temps, nous avons comparé le bénéfice des pollinisateurs par rapport à ceux des pratiques agricoles en termes de rendement et de gain monétaires dans les parcelles de colza, tout en regardant plus précisément leurs possibles interactions. Nous montrons que le bénéfice des pollinisateurs dans les rendements s’additionnent à ceux des pratiques agricoles excepté avec les insecticides qui réduisant la contribution des pollinisateurs. De plus, nous montrons que les pollinisateurs sont d’importants contributeurs du rendement et des revenus agricoles en augmentant le bénéfice des agriculteurs de 250 € par hectare alors qu’au contraire plusieurs pratiques peuvent être très couteuses pour ces mêmes agriculteurs. Finalement, nous étudions l’effet des pollinisateurs sur la qualité lipidique des graines de colza qui est une autre facette de la production agricole. Nous montrons que les abeilles domestiques améliorent la qualité des graines en augmentant le pourcentage d’acides gras insaturés tout en réduisant les acides gras trans- et saturés. Pour certaines années, les abeilles domestiques augmentent aussi le pourcentage de lipide par graine. En conclusion, nous montrons que les pollinisateurs sont essentiels à la production agricole à la fois sur le rendement, les revenus agricoles et sur la qualité. Plusieurs mesures doivent être mises en place pour promouvoir les pollinisateurs dans les milieux agricoles dans le but de les préserver et d’assurer une production agricole durable pour ces deux cultures.

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Yann Raineau a rédigé la thèse suivante :

Défis environnementaux de la viticulture : une analyse comportementale des blocages et des leviers d’action

Thèse de doctorat en Sciences économiques

Sous la direction de Eric Giraud-Héraud et de Yves Surry.

Soutenue le 16-03-2018

à Bordeaux , dans le cadre de École doctorale Entreprise, économie, société (Pessac, Gironde) , en partenariat avec Groupe de recherche en économie théorique et appliquée (Pessac, Gironde) (laboratoire) .

Le président du jury était Bernard Sinclair-Desgagné.

Le jury était composé de Yves SurryBernard Sinclair-DesgagnéAnne RozanSophie ThoyerMaia DavidChristian Huyghe.

Les rapporteurs étaient Anne RozanSophie Thoyer.

 

Résumé

Cette thèse traite des enjeux environnementaux et sanitaires de l’agriculture sous l’angle de l’économie comportementale. En partant de l’exemple emblématique fourni par la contestation sociale de l’usage des pesticides dans la filière vin, nous montrons pourquoi la réorientation durable du système productif ne peut s’affranchir d’une analyse des arbitrages effectués par les agents économiques. Du côté de la demande, nous mesurons expérimentalement l’effet concurrentiel des certifications (agriculture biologique) et des innovations technologiques (e.g. cépages résistants, réduction des sulfites) sur les préférences des consommateurs. Nous observons que ceux-ci sont prêts à revoir en partie leurs exigences gustatives en faveur d’un niveau élevé de qualité environnementale, mais que leurs motivations sont en partie liées à des attentes sanitaires, générant des signaux contradictoires pour l’offre. Le faible niveau d’information auquel ils ont accès constitue par ailleurs un frein à la sélection des meilleurs produits. Au niveau de l’offre, nous soutenons que la réponse à cette demande reste fortement limitée par l’inertie du système productif. Celle-ci peut être attribuée à une aversion au risque mais aussi, de nouveau, à un déficit informationnel, bien plus qu’à des comportements déviants liés au mimétisme, souvent incriminé en agriculture. Ce déficit porte cette fois sur les possibilités d’action de l’amont de la filière, dans notre cas les viticulteurs. Nous donnons alors des pistes d’orientation des politiques publiques de régulation, au niveau global ou au niveau plus local de la gouvernance d’entreprise, pour faciliter l’adéquation entre offre et demande sociétale.

Le texte intégral de cette thèse sera accessible librement à partir du 30-05-2022

Il est disponible au sein de la bibliothèque de l’établissement de soutenance.

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Pietro Barbieri a rédigé la thèse suivante :

Can the availability of mineral nutrient be an obstacle to the development of organic agriculture at the global scale ?

sous la direction de Thomas Nesme et de Sylvain Pellerin . – Bordeaux

Thèse de doctorat en Biogéochimie et écosystèmes

Soutenue le 18-12-2018

à Bordeaux , dans le cadre de Sciences et environnements , en partenariat avec BIONUT – BIOGéochimie des NUTriments (équipe de recherche) et de Interactions sol plante atmosphère (INRA Bordeaux-Aquitaine) (laboratoire)

 

Le président du jury était Josette Garnier.

Le jury était composé de Christian HuygheMariana Rufino.

Les rapporteurs étaient Adrian MüllerBertrand Dumont.

 

Titre traduit

La disponibilité en éléments minéraux pourrait-elle contraindre le développement de l’Agriculture Biologique à l’échelle mondiale ?

 

Résumé

L’agriculture biologique (AB) est souvent présentée comme une alternative prometteuse, permettant des systèmes alimentaires durables. La capacité de l’AB à satisfaire la demande alimentaire mondiale reste néanmoins fortement débattue. Plusieurs études ont conclu que  l’AB pourrait satisfaire la demande alimentaire globale. Cependant, ces études n’ont pas pleinement pris en compte les changements d’assolement et ils ont ignoré le rôle clé de la disponibilité en azote (N) dans le maintien des rendements en AB. Dans cette étude, nous avons estimé la production alimentaire grâce au développement de GOANIM, un modèle biophysique qui simule les flux d’azote entre les terres cultivées, les animaux d’élevage et les prairies permanentes. GOANIM a été utilisé pour simuler l’offre alimentaire sous plusieurs scénarios de conversion à l’AB. Ces résultats ont été comparés à différentes estimations de la demande alimentaire mondiale. Nous montrons que la carence en N risque d’être un facteur limitant majeur de la production en AB, entraînant une réduction importante de la disponibilité alimentaire à l’échelle globale sous un scénario de conversion à l’AB de 100%. Ces travaux contribuent de manière substantielle à mieux comprendre le rôle que l’AB peut jouer dans la transition vers des systèmes alimentaires équitables et durables.

Le texte intégral de cette thèse sera accessible librement à partir du 31-12-2020

Il est disponible au sein de la bibliothèque de l’établissement de soutenance.

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Thèse de la Lauréate Lucile Muneret

Titre de la thèse :

Déploiement de l’agriculture biologique à l’échelle du paysage: impacts sur les communautés d’ennemis naturels et les services de régulation des bioagresseurs. Doctorat de l’université de Bordeaux. Resp. : Rush A et Thiéry D

Thèse soutenue à l’amphithéâtre Bové de l’INRA Nouvelle Aquitaine-Bordeaux, le 8 mars à 14h

Résumé

Identifier les leviers permettant de stimuler la régulation naturelle des bioagresseurs tout en préservant la biodiversité est indispensable pour concevoir des paysages agricoles fonctionnels. A partir d’une méta-analyse et d’une étude empirique reposant sur 42 parcelles viticoles localisées en Nouvelle Aquitaine (France), nous avons cherché à évaluer l’impact du déploiement de l’agriculture biologique à de large échelles spatiales sur:

  • les communautés d’ennemis naturels;
  • les services de régulation naturelle;
  • les taux d’infestation par les bioagresseurs.

Dans ce travail, nous avons montré que la proportion d’agriculture biologique est un facteur structurant plus les communautés d’ennemis naturels que la proportion d’habitats semi-naturels dans le paysage. De plus, nous avons montré que les communautés de bioagresseurs rencontrées dans les vignes ne sont pas influencées par la proportion d’agriculture biologique alors qu’elles répondent plutôt négativement à la proportion d’habitats semi-naturels.

Par ailleurs, nous avons montré que l’agriculture biologique, à l’échelle globale et indépendamment du type de culture considérée est un système de culture stimulant la régulation naturelle des bioagresseurs. En viticulture, elle permet de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires, comparé à l’agriculture conventionnelle. Enfin, nos analyses ont révélé qu’au delà de la différence de systèmes de culture, un certain nombre de facteurs locaux (e.g., âge des parcelle, fréquence de traitements, productivité) permettent d’expliquer la structure des communautés d’ennemis naturels et de les services de régulation naturelle des bioagresseurs.

Tout en produisant des connaissances sur les processus permettant d’expliquer les assemblages des communautés d’ennemis naturels et les niveaux de services de régulation rendus, notre travail suggère des pistes pour l’aménagement des paysages viticoles permettant de concilier préservation de la biodiversité et maximisation des régulations naturelles.

Mots clef

Agriculture biologique, agriculture conventionnelle, habitats semi-naturels, paysage, services écosystémiques, ennemis naturels, bioagresseurs, régulation naturelle, vigne

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