Lauréats « Cap sur l’agriculture durable »

Le 15 novembre 2018, la Fondation pour une Agriculture Durable en Aquitaine a récompensé les agriculteurs qui, par leurs initiatives et leurs pratiques innovantes, concourent au développement d’une agriculture durable.

 

Evénement à la « Folie bergère », chez Laurence Gauthier à NOUAILLE-MAUPERTHUIS.

 

Au programme, les témoignages des lauréats, la visite de l’exploitation et les projets 2019 de la Fondation.

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Les lauréats : Cap sur l’agriculture durable :

Laurence GAUTHIER

La Folie Bergère

86 340 Nouaillé-Maupertuis

Audace et détermination pour construire son avenir dans la production agricole.

Mode de production : Biologique

Le Jury a apprécié… l’audace d’un nouveau projet de vie dans le développement d’une multi activité agricole parfaitement structurée économiquement et socialement.

Installée depuis 2015 sur une ferme de 60 ha aux portes de Poitiers. Bien que non issue du milieu agricole, Laurence a choisi de chausser les bottes après avoir travaillé 7 ans à Paris. L’exploitation comprend un troupeau de 230 brebis et 200 poules pondeuses en agriculture biologique et en vente directe à la ferme. Les moutons sont conduits en pâturage tournant dynamique afin d’optimiser la pousse de l’herbe et d’augmenter le temps de pâturage sur l’année. Chaque parcelle est découpée en paddocks de 1 ha environ, dans lesquels les brebis passent 24h à 48h. L’agroforesterie matérialise le découpage des prairies et a pour objectif d’apporter ombre et abris aux animaux.

}  Se reconnecter au vivant, au rythme des saisons et nourrir les Hommes : produire une alimentation saine et de qualité, reconquérir le lien entre consommateurs et producteurs, redonner confiance, faire découvrir les multiples facettes du métier aux jeunes et moins jeunes, tel est l’objectif de cette folle aventure.  ~

Des projets raisonnés pour assurer l’avenir : Recherche d’un associé pour élargir l’offre avec une gamme « fruits ». Installation d’un labo et atelier de première transformation.

 

François BONETTI

24 560 BOISSE

Mode de production : Agriculture Biologique (2003)

Retrouver des pains aux saveurs authentiques 

Le Jury a apprécié… la cohérence d’un producteur qui a ciblé des marchés de fortes valeur ajoutée et qui s’investit dans une communication active.

Installation en 1983 sur une surface de 150 ha. en productions végétales : Truffière ; Blé tendre ; Tournesol ; Luzerne  – production animale : 60 Brebis. Production de truffes valorisée directement auprès de restaurants locaux réputés. Animations autour des truffières (Visites organisées + Repas)

Production de variétés anciennes de blé. 10 Ha en agroforesterie (Haies truffières). Techniques culturales simplifiées, semis sous couvert et valorisation des déjections animales.

}  Mon projet de meunerie est de valoriser nos vieilles variétés de blé caractéristiques du Périgord pour fabriquer (avec un boulanger partenaire) du pain dont les farines, composées de gluten facilement assimilable, permettent de préserver des gouts typiques aux arômes multiples (noisettes, …). ~


Des projets en cours :
Construction d’un moulin privé et vente de farine aux boulangers d’Issigeac pour un pain « label ». Préparer progressivement la reprise par un de ses fils.

 

Carmen BOBON et Benoît LE BAUBE

La Ferme de Cagnolle

24170 PAYS DE BELVÈS

Benoît s’installé en hors cadre familial en 2008.

Mode de production : Agriculture Biologique (ACS).

Le Jury a apprécié… la « responsabilité environnementale »

La motivation de « produire pour alimenter un territoire ».

La volonté de communiquer et de servir de support de formation pour des jeunes agriculteurs porteurs de projets.

La Ferme de Cagnolle est une exploitation labellisée AB avec option ACS. L’atelier maraîchage de plus 1,2 ha de plein champ cohabite avec 7 ha de verger : noix et fruitiers. Le pivot de la réflexion agronomique de la ferme est l’augmentation durable de la fertilité de son sol. Pour ce faire, le travail mécanique a été abandonné en faveur du travail biologique du sol, en favorisant la vie du sol, grâce au recyclage de matières organiques carbonées apportées en surface. Les résultats techniques et économiques de certains itinéraires sont éloquents et permettent de penser que c’est l’agriculture du futur. Durable du point du vue écologique, économique et social, l’agro-écologie est l’avenir. C’est pourquoi des formations sont organisées sur la ferme pour partager : expériences, itinéraires techniques et apports théoriques.

}  Une agriculture du génie végétal, basée sur un sol vivant où une activité biologique intense se nourrit de carbone, voilà la réponse que devront apporter les agriculteurs de demain pour faire face aux défis de l’époque. ~

 

Des projets en cours : Vente de plants produits sous serre dès 2019. Développement d’un Pôle 2 : Arboriculture fruitière. Développement d’un Pôle 3 : Pisciculture tropicale (Tilapias sous la serre) en auto production alimentaires avec des plantes aquatiques qui purifient l’eau en circuit fermé. Bassin de 230 m3 permettant la production de 2 Tonnes de poissons/an. Objectif :  Faire vivre 4 associés sur le site pour participer à la redynamisation du territoire.

 

Emmanuelle POIRIER

Gaec des Muriers

23 300 Saint Priest la Feuille

Mode de production : Agriculture Biologique (2012)

Ça tourne bien pour les veaux sous la Mère ! 

Le Jury a apprécié… la capacité d’innover (premier Round-House en France). La « fierté » de contribuer à améliorer la place de la Femme dans le métier d’agricultrice, la concrétisation d’un équilibre personnel et sociétal.

Bâtiment circulaire à structure métallique de 980 m² (ROUND-HOUSE) ; entièrement clos et cloisonné par des barrières en galva, aucun mur « en dur ». Toit en toile synthétique. Bâtiment dédié à l’atelier Veaux sous la mère.

 

}  Mon époux Stéphane installé en hors cadre familial depuis 2004, je me suis à mon tour installée en janvier 2016 afin de créer le Gaec des Muriers. 95 vaches Limousines et une dizaine de vaches laitières sur 120 ha. Nous vendons des broutards, vaches engraissées et des veaux sous la mère en bio. Nous avons décidé d’améliorer le confort de nos vaches, le confort de travail pour nous avec un bâtiment intégré au paysage doté d’un éclairage photovoltaïque à led, de passages d’homme pour améliorer la sécurité de travail ainsi qu’un couloir de contention intégré avec quai de chargement pour limiter le stress des animaux. Un bâtiment sans bardage et sans courant d’air ! ~

 

Des projets en cours : Alimentation en eau de source pour la stabulation. En réflexion pour une demande de Statut d’Administrateur stagiaire à la CELMAR.

 

                                       

 

Jérôme DAIRE

79 220 Germond Rouvres

Mode de production : Conventionnel

Conjuguer contrainte économique et attentes de la Société

Le Jury a apprécié… des activités de « Grandes Cultures » résolument en phase avec une démarche économique et avec les attentes sociétales. Acteur d’un dialogue Agriculture/Société.

Installation en 2003. Surfaces : 113 ha en cultures. Productions Végétales : Blé tendre ; Tournesol ; Lin ; Colza ; Maïs. Production animale : porcs en façonnage.

Leurre des altises par la masse de végétation due au semis préalable de féverolles. Baisse de la charge du désherbage initial des colza (faux semis). Leurre des méligèthes avec 10% de variété très précoces mélangées dans le semis de colza. Suppression du plan d’épandage proche d’un lotissement, utilisation d’un enfouisseur de lisier pour limiter les odeurs, arrêt des épandages la veille des week end. « Zéro antibiotiques ». Baisse de la densité des porcs : 21 porcs par case.

}  C’est l’animatrice de mon bassin versant qui m’a fait connaitre la fondation, je vois dans le fait de participer au concours une reconnaissance de mon travail. La culture de colza associée m’a permis de voir que l’on pouvait faire aussi bien mais différemment. Les résultats obtenus tant écologiques qu’économiques m’ont conforté dans l’orientation à venir de la ferme. D’autres voies aujourd’hui autre que l’agrandissement sont possibles pour améliorer nos marges et maintenir un tissu d’agriculteur. ~

 

Des projets en cours : Conversion Bio en cours avec une nouvelle rotation pour 2019/2020 : Triticale/ Mélange Blé-Féverolle (séparés à la récolte) / Maïs-Pois. Contrat blé avec TERRENA.

 

 

Fabrice PAUVERT

47 120 SAINT SERNIN

Mode de production : Conventionnel

 

« Il est une loi de la Nature, éternelle et immuable, qui veut que ceux qui n’osent pas ne peuvent pas gagner. »

Capitaine John Paul Jones 

Le Jury a apprécié… la capacité créative au service du développement local. Un facilitateur de progrès avec des idées et un réseau !

Exploitation de 10 hectares en vignes AOC Côtes de Duras, en lot et Garonne depuis plus de 10 ans.

Viticulture raisonnée : Traitements appliqués en fonction des Bulletins d’information technique de la cave coopérative. Observatoire Chauvesouris au service d’une étude scientifique en vue d’une viticulture intégrée.

Application d’insecticides (contre la flavescence dorée), après 20h et après avoir informé l’apiculteur local.

Certification AGRICONFIANCE au travers de la cave de Duras.

 

} Les difficultés inhérentes à tout démarrage d’activité m’ont obligé à repenser la façon de faire mon métier et à consacrer du temps au développement d’une caisse de solidarité, suite notamment à une perte de récolte liée aux intempéries en 2013 (coulure). Cette caisse propose plusieurs services. Avec d’autres vignerons, nous nous sommes servis de cette caisse de solidarité pour aider entre autres le collège local et monter avec lui et la cave coopérative Berticot le projet « batviti batman », dupliqué ensuite sur une autre appellation et animé par deux chambres d’agriculture. ~

Des projets en cours : …un par jour !

 

 

Jérôme LESCLAUX

40 990 SAINT PAUL les DAX

Mode de production : Conventionnel

 

Agriculture durable : un état d’esprit au quotidien

« Véritable fil rouge de notre exploitation mis en action par le bon sens qui permet de produire une alimentation saine et de qualité. »

Le Jury a apprécié… la recherche de durabilité et la cohérence des démarches sur les trois activités.

Le souci d’accueillir des jeunes et des « hors cadres familiaux » pour maintenir la dynamique de la CUMA.

GAEC avec son épouse sur une surface de 150 ha de polycultures dont 120 ha en cultures et 35 Ha en prairies. Polycultures : Maïs ; haricots verts ; maïs doux ; Tournesol de semence ; sorgho ; colza. Elevage laitier : 100 V.L. dont 80 en production ; 760.000 l. Lait annuel.

 

Confort animal : Ventilation de la stabulation (Température inférieure à 18°C.) ; brosses de confort ; surveillance et aides aux Vaches dominées.

Epandage du fumier, vieilli après incorporation de déchets verts du SICTOM. Utilisation du rouleau FACA pour détruire les couverts végétaux avant semis. Epandeur d’engrais avec DPAE (débit proportionnel à l’avancement électronique) : Calcul automatique de la densité de l’engrais et adaptation de la largeur d’épandage selon les recoupements)

 

} Nous gérons notre troupeau de vaches laitières et génisses d’élevage en système robot. Le troupeau est nourri avec le maïs, herbe et foins produits sur l’exploitation. Les cultures sont travaillées grâce au parc matériel de la CUMA locale et un salarié en groupement d’employeur.  Parc matériel innovant et performant qui permet du gain de temps, optimisation des traitements phytosanitaires, gestion des fertilisants et sécurisation du revenu. L’évolution économique et sociale de nos exploitations passe par le progrès technique permis par une mécanisation innovante et performante acquise et échangée au sein du groupe.~

Des projets en cours : Acquisition d’un boitier KARNOTT pour automatiser la traçabilité des utilisations de matériels.